Une critique relativement virulente – Greg Lehman
C’est vraiment une relation amour / haine pour moi quand il s’agit de Greg Lehman. D’une part, j’ai le plus grand respect pour l’homme. Il est extrêmement bien éduqué. Greg est chiropraticien, physiothérapeute et chercheur. Il est hilarant, charismatique et est réellement engagé envers ses patients et sa profession.
De l’autre côté, on peut le surprendre à faire des affirmations qui n’ont ni queue, ni tête.
Il a récemment pris la parole lors d’une conférence et quelques-unes de ses remarques m’ont fait tomber de mon fauteuil. Dieu merci, je suis résilient…
Greg déclare que nous pouvons bouger bizarrement sans souffrir. Nous pouvons nous adapter. La plupart des praticiens qui basent leur travail exclusivement (ou presque) sur les données probantes défendent cette notion. Nous pouvons nous adapter. Nous nous adaptons et c’est pourquoi nous, en tant qu’espèce, sommes toujours présents.
Cela étant dit, les adaptations ne sont pas sans coût. C’est précisément ce que signifie s’adapter. Et si nous pouvions réduire le besoin d’adaptation? S’il était vrai que les espèces devaient s’adapter pour survivre, ne passerions-nous pas plus de temps à prospérer si nous étions moins concentrés sur la survie?
Toutefois, «prospérer» n’est pas un terme dont j’entends souvent parler lorsque je lis des documents écrits par les praticiens se basant sur les données probantes.
Greg parle un peu de la marche et de l’efficacité à la course. Comme c’est souvent le cas chez les praticiens travaillant en ligne avec les données probantes, il y a plusieurs bonnes façons de faire les choses. Nous pouvons apparemment rééduquer la marche, même si les neurosciences modernes nous disent que certaines composantes de la marche se situent en dessous du niveau de la conscience. En fait, les afférences cérébelleuses interviennent dans la marche en agissant sur les centres locomoteurs spinaux de la moelle épinière. Alors, comment Greg pourrait-il optimiser l’optimisation des afférences cérébelleuses? Je n’en ai aucune idée.
Greg parle de changement de frappe du pied, d’atterrissage en douceur… Il semble que vous souhaitiez diriger le coureur dans la direction où il a moins ou pas de douleur. Peu importe l’origine de cette douleur. L’idée est de la réduire. Donc, nous pourrions tirer à gauche, nous pourrions tirer à droite. Tout cela me semble très réconfortant…
Greg aime le fait que le corps puisse s’adapter. Je crois que nous avons déjà couvert cela. Ce que nous n’avons pas couvert, c’est le fait qu’il ne semble pas comprendre pourquoi il se peut qu’un jour, sans explication apparemment logique, la douleur se produise. Il déclare qu’il est difficile de comprendre qu’après avoir couru pendant dix ans, par exemple, il peut y avoir douleur. Peut-être, juste peut-être, que les adaptations ne sont pas illimitées?
Greg est assez surpris qu’une réduction de charge de 10% puisse modifier la douleur. Il estime que 10%, ce n’est pas beaucoup. C’est très franchement ce qui se passe quand on considère que le corps réagit exclusivement à des variables de type macro. Il n’est peut-être pas au courant des expériences de Baron. Baron (ophtalmologue) a été le premier scientifique à démontrer de manière expérimentale que des réactions posturales massives se produisaient à la suite de modifications mineures de la perception. Il est surtout connu pour ses travaux sur les poissons où, lorsqu’il sectionne une ou deux fibres d’un muscle oculomoteur, des asymétries posturales toniques se produisent. Celles-ci n’auraient généralement pas lieu lorsque plusieurs fibres des mêmes muscles étaient compromises. C’est lorsque des déviations oculaires de l’ordre de 1 à 4 degrés ont été effectuées que les altérations statiques et dynamiques étaient les plus apparentes. Depuis des décennies, il est évident pour les posturologues que les pieds et le système stomatognathique répondent de la même manière.
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