Le cervelet social
Jusque à la fin des années 90, l’on a considéré que le cervelet n’était utile que pour le contrôle moteur.
Jeremy Schmahmann de Harvard, pour sa part, depuis plusieurs années, travaille avec des sujets atteints d’ataxie. Il s’est rendu compte que, dans certains cas, ce sont des capacités cognitives qui sont affectées plus que des capacités motrices.
Au fait, cela fait maintenant 20 ans que Schmahmann étudie le cervelet et ses fonctions non motrices. Ceci dit, on parle même, depuis 1998, du syndrome Schmahmann qui représente une constellation de déficits de type cognitifs qui ont à trait aux fonctions exécutives, à la cognition spatiale, au langage et au comportement.
Plus récemment, en 2019, une étude a fait le lien plus précisément entre le cervelet et ce que l’on peut appeler la cognition sociale. En effet, des chercheurs ont démontré que la perception d’un individu envers un autre nécessitait l’intervention du cervelet.
On a utilisé la technologie IRMf pour étudier l’activation de zones spécifiques du cervelet chez des sujets qui étaient atteints d’ataxie ainsi que sur des sujets sains, à savoir si il y aurait une différence dans la façon dont ces deux groupes d’individus pourraient reconnaître des différences subtiles dans le mouvement de sujets observés.
On a trouvé que les gens qui souffraient d’ataxie étaient moins capables de discerner des différences subtiles de mouvements chez les autres versus les sujets sains.
Les données suggèrent alors que le cervelet humain est activement impliqué dans la perception cinématique des actions de la main des autres, par exemple. Les déficits des patients atteints d’ataxie incluent une difficulté à percevoir les actions des autres individus.
Cette découverte nous alerte sur le fait que les troubles cérébelleux peuvent altérer la cognition sociale.
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