Le cortex moteur est-il essentiel pour les tâches motrices?
L’on sait que, et pour agir et pour apprendre, le cortex moteur est crucial. Cependant, ce qui est moins clair, c’est comment est-ce que le cortex fait l’un versus l’autre.
L’on sait que le mouvement implique des projections du cortex moteur sur la moelle épinière et que ces projections créent des mouvements articulaires.
Cela étant dit, ce que l’on dit moins, c’est qu’il y a tout un système moteur sous cortical qui est également capable de commander des circuits spinaux dans le but de générer des mouvements.
On peut même affirmer que la perturbation des voies descendantes (motrices) du tronc cérébral peut avoir des conséquences beaucoup plus dévastatrices pour le contrôle moteur de base que les lésions du tractus cortico-spinal. Ceci fait état de l’importance relative des structures sous corticales dans l’acte moteur.
La question qui s’impose est la suivante :
«Le cortex moteur peut-il jouer un rôle dans l’apprentissage distinct de son rôle dans le contrôle moteur ? »
Pour répondre à cette question, des rats ont été entraînés à produire des séquences motrices complexes mais sans exigence explicites en terme de dextérité. Il est à noter que la dextérité appartient plus spécifiquement à la voie cortico-spinale.
Des lésions corticales ont été infligées et l’on a remarqué qu’il était possible d’exécuter des compétences acquises que nous formons, suggérant l’implication des structures sous corticales.
Pour dissocier l’apprentissage de l’exécution motrice, on a récompensé les rats lors de l’exécution d’une tâche qui était peut-être difficile à apprendre mais qui ne nécessitait pas de dextérité.
Après avoir appris à appuyer sur un levier pour obtenir de l’eau, les animaux restreints en eau étaient récompensés. La tendance des rats est d’appuyer sur le levier en succession rapide. On leur a alors demandé de surmonter cette tendance naturelle.
Pour déterminer si l’exécution des séquences motrices complexes (apprises) nécessite le cortex moteur, ce dernier a été lésé. Une fois que cette lésion était vieille de 10 jours, les animaux récupéraient, ce qui implique que les circuits sous corticaux s’étaient rétablis au point de soutenir les fonctions motrices fondamentales.
Ceci nous fait croire que les compétences acquises sont stockées de manière sous-corticale et que le cortex moteur n’est pas essentiel pour la génération des tâches, post lésion.
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