Le cortex préfrontal, la posturologie et la douleur – Partie 1

Il va sans dire que, même si ce n’est pas la visée directe de la posturologie, nombre de clients peuvent consulter un posturologue dans le but de connaître une diminution, voire une élimination de leur douleur.

Quoi qu’il en soit, en misant sur une amélioration de la proprioception, est-ce possible que la posturologie contribue à une diminution de la douleur, via l’activation du cortex préfrontal (CPF) ?

Il est à noter que le CPF joue deux rôles opposés en rapport avec la douleur :

  • Il induit des effets anti nociceptifs, dus à ses connexions avec d’autres zones corticales. Le cortex préfrontal est la principale source d’afférences corticales de la substance grise périaqueducale pour la modulation de la douleur.
  • Il peut induire une chronicité de douleur via ses projections sur le noyau accumbens, possiblement dépendant de l’activité des récepteurs à dopamine impliqués dans la voie neurologique pour la récompense.

Notons que si c’est vrai que la douleur chronique peut mener à une perte de matière grise au sein du CPF, il est aussi vrai que cette perte de matière grise est réversible lorsque la douleur n’y est plus. Lorsque l’on considère le rôle important du CPF dans tout ce qui est organisation, planification, gestion des émotions, ceci s’avère une excellente nouvelle.

Via des structures neurologiques différentes, le CPF vient qu’à être informé de l’intensité de la douleur ainsi que de sa source de provenance.

L’amygdale est impliquée dans la peur et le conditionnement de la peur. Il existe des connections réciproques entre, justement, l’amygdale et le CPF.

On a remarqué qu’une augmentation de la connectivité fonctionnelle entre l’amygdale gauche et de multiples régions corticales, sous-corticales et cérébelleuses est présente chez les patients souffrant de douleur.

Une étude longitudinale d’imagerie cérébrale chez les patients souffrant de douleurs lombaires chroniques montre qu’une connectivité accrue entre le PFC et le noyau accumbens est un facteur prédictif de la douleur.

Il a également été démontré que le cervelet joue un rôle dans le traitement / la modulation de la douleur, probablement en raison de ses nombreuses connexions avec le PFC et les régions du tronc cérébral impliquées dans le contrôle de la douleur en descente.

À savoir que la posturologie réorganise le tonus de base, ce qui affecte la proprioception et que, en neurologie fonctionnelle, on s’adonne à suggérer des exercices qui jouent sur l’équilibre, est-ce possible de penser que cette activation du cervelet joue sur la capacité du CPF à jouer un rôle dans la diminution de la douleur ?

https://link.springer.com/article/10.1007/s12035-018-1130-9?fbclid=IwAR0BcO6oGOgJ_aGBDFoUwzg4nFZGppKf2nuPfaS2eE9sl-dkRnFeSxq-YLU

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