Droitier ou gaucher?

Au cours de l’embryogenèse chez les mammifères, la détermination de trois axes corporels a lieu. Premièrement, l’embryon assume un axe AP, qui sera bientôt suivi par le développement de l’axe dorsal-ventral. Puis, assez tardivement, se produit la troisième et dernière phase de symétrie: celle entre la gauche et la droite. Le nœud détermine les coordonnées de l’axe du corps gauche-droite.

Les asymétries hémisphériques envahissent pratiquement tous les principaux systèmes neuronaux du cerveau humain. Sur le plan fonctionnel, les études de neuroimagerie indiquent que les asymétries les plus prononcées de l’activité cérébrale existent dans le système langagier.

Notre comportement est également organisé de manière asymétrique. Nous avons une direction préférée pour tourner la tête lorsque nous nous embrassons (Güntürkün, 2003).

En 1865, Broca présente des lésions de l’hémisphère gauche – région de Broca. Il y avait des déficits de production linguistique. De tels déficits ne se sont pas produits après les dommages subis par l’hémisphère droit.

Les observations ont favorisé le fait que l’asymétrie cérébrale représente un modèle d’organisation avancé et est donc typique du cerveau humain.

Dans les années 1970, des publications sur les pinson des arbres, les rats et les poussins ont rapidement montré que des asymétries du cerveau et de la fonction existaient également chez des animaux non humains.

Des asymétries cérébrales ont même été constatées chez la caenorhabditis elegans, un nématode au système nerveux ne contenant que 302 neurones.

Nous pensons que la plupart des différences de latéralisation entre espèces ne sont pas expliquées par des relations phylogénétiques mais sont plutôt façonnées par des adaptations écologiques locales.

En 2006, Vallortigara a suggéré que le principal avantage de la latéralisation en termes de remise en forme est d’accroître la capacité neurale, car la spécialisation d’un hémisphère pour une fonction cognitive évite une duplication inutile des fonctions cognitives entre les deux hémisphères.

Un autre facteur susceptible d’accroître la pression évolutive pour utiliser efficacement le tissu neural est le fait que le crâne humain est limité en taille par les restrictions du canal de naissance.

Des études montrent que les chimpanzés ayant une plus grande aisance individuelle réussissaient mieux à la pêche aux termites avec un outil. De même, les pigeons présentant une asymétrie visuelle plus forte réussissaient mieux lorsqu’ils cherchaient du grain dispersé parmi des cailloux. De même, les individus avec une latéralisation linguistique prononcée ont un QI verbal plus élevé et de meilleures compétences en lecture.

Si certaines fonctions sont latéralisées à un hémisphère ou à un autre, l’efficacité du déclenchement via des systèmes commissuraux devient essentielle. Cette interaction inter hémisphérique peut être à la fois inhibitrice et excitatrice. Il est possible que l’inhibition soit nécessaire pour les activités latéralisées, tandis que l’excitation est nécessaire pour apprendre une nouvelle compétence.

À partir des années 1960, l’opinion dominante était que la latéralité et la latéralisation du langage étaient génétiquement déterminées, avec un seul gène pour les deux phénotypes. Cette perspective a été réfutée au début des années 2000.

Aujourd’hui, la plupart des chercheurs s’accordent à dire que la langue et la latéralisation sont des phénotypes complexes, déterminés par plusieurs influences génétiques et non génétiques, pouvant être en interaction.

Parce qu’il n’ya pas de différences substantielles au niveau nerveux, musculaire ou autre entre la main gauche et la main serrée, on pense que la latéralité est un phénotype du cerveau.

Une différence de sexe subtile mais significative existe dans la répartition des gauchers et des droitiers. Il y aurait 10 gauchers pour 12 hommes.

Il a été constaté que les embryons humains tournent préférentiellement la tête vers la droite et sucent déjà leur pouce droit 14 semaines après la conception. Cette asymétrie comportementale est fortement corrélée à la latence plus tardive à l’âge scolaire. Après l’accouchement et en position couchée, la plupart des nouveau-nés préfèrent mentir la tête tournée vers la droite, ce qui permet une meilleure expérience perceptuelle de la main droite. Cette préférence qui fait tourner les têtes prédit la latence plus tard dans la vie et a donc été suggéré de contribuer au développement de la latence.

Fait intéressant, les adultes préfèrent également tourner la tête vers la droite lorsqu’ils s’embrassent. Nous savons également que l’expérience visuelle, le stress à la naissance, les pressions culturelles peuvent contribuer à la compréhension.

Je pense qu’il est important de garder ces faits à l’esprit alors que nous travaillons à l’équilibre d’un individu.

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0896627317301538?fbclid=IwAR0jO1EEqbxkEfrHSis75r30hsPdPAI9FkTGxYxGwSMmjn_uT9z1j2XS4N4

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